Aller au contenu

Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mit résolument à la besogne, avec l’ambition tenace de revoir un jour l’aisance disparue.

Dans ce milieu, Jacques Bernier connut la sensation inaccoutumée d’une intimité, d’un foyer.

Les charmes de Mariette opérèrent ce miracle de faire disparaître peu à peu sa misanthropie et d’atténuer la sauvagerie de son caractère.

Au bout de quelques mois de vie en commun, il était presque de la famille.

Il travaillait avec plus d’ardeur, dépensait peu, et déjà des rêves d’avenir commençaient à percer, à prendre corps.

Si, depuis un an au-delà qu’il vivait avec eux, il n’avait pas encore avoué à Mariette tous les sentiments que sa seule présence éveillait en lui, c’était par amour propre et dans la crainte d’une désillusion. L’esprit combattait le cœur ; le pessimisme, du moins ce qui en restait, noyait l’enthousiasme naissant.

Il était alors dans la vingtaine. De sa personne émanait une impression de puissance et de sécurité. D’une taille au-dessus de la moyenne, il était haut sur jambes et large de poitrine. Quand il tra-