Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/86

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— C’est comme cela qu’on tire.

L’humiliation de l’échec fut de courte durée.

L’heure approchait du dîner, et Joseph qui connaissait le pays, surveillait la rive, pour y découvrir un endroit de campement.

Il fit dévier le canot qui s’engagea dans les aulnages.

Quelques pierres noircies par la fumée, un tronc d’arbre tiré auprès en guise de siège, indiquaient que d’autres déjà étaient passés par là.

Ils ramassèrent de l’écorce de bouleau, des branches sèches.

Le feu crépita et commença de répandre sa tiédeur dans l’air ambiant.

— Je te pensais meilleur que ça, taquina Joseph, pendant qu’il préparait le repas.

— J’étais distrait… Tiens, tu vois l’écureuil qui grimpe dans cet arbre ? Tu le feras cuire ce soir avec ton canard.

Le temps d’épauler, et une petite chose jaune qui gambadait et sautillait, s’arrêta net dans sa course et retomba inerte sur la mousse.