Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/89

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çait vers le nord et que le terrain était moins fertile.

Des ruisseaux, çà et là, venaient se jeter dans la rivière Jaune. De loin en loin, une colline dressait son dôme de verdure.

En cadence, les avirons frappaient l’eau.

Les trappeurs avaient hâte d’arriver, de se dégourdir les jambes. Accroupis dans le canot, chargé presqu’à fleur d’eau, ils y allaient de toute la force de leurs bras robustes.

Quand le courant devenait plus rapide, ils en profitaient pour se reposer ; Joseph, à l’arrière, se contentant de maintenir la direction.

— Tu penses qu’il y a bien de la chasse par ici ?

— En masse. D’abord le territoire est pas bien couru. Ensuite, quand il y aura de la neige, tu vas voir toutes les pistes qu’il y a. Moé, ça fait mon deuxième hiver. J’sais où étendre mes trappes. J’ai trois p’tits shacs de bâtis. On peut se faire une ligne pour marcher trois jours, avec une place à chaque soir, pour coucher.

— Vas-tu suivre le même chemin que l’an passé ?