Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/93

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Depuis quelques jours, le temps s’était adouci, s’était mis au dégel. Une pluie lente tombait. Puis, un midi, brusquement, le vent tourna. Il venait du nord âpre et mordant.

Les gouttes de pluie se muèrent en grésil d’abord, en neige ensuite, poussée violemment.

Ce soir-là, les deux trappeurs devaient coucher sous le même toit.

Ils arrivaient par des chemins différents.

Jacques ne souffrit pas trop de cette transition violente. Dans la forêt où il cheminait, les arbres le protégeaient contre la tempête, et il s’en allait vent arrière.

Le cou rentré, le col de son mackinaw relevé, il avançait rapidement.

Une peau de vison et une peau de martre pendaient à sa ceinture.

Il était content de sa chasse et avait hâte d’arriver pour la montrer à son compagnon.

Il faisait encore jour, quand il aperçut le shac. À l’absence de fumée, il comprit qu’il était le premier arrivé et cela ne manqua pas de l’inquiéter.