Page:Paquin - Le paria, 1933.djvu/94

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D’habitude, il trouvait pour l’accueillir, la chaleur du poèle de tôle et Joseph apprêtant le souper.

Il songea que ce dernier qui longeait la rivière et venait du sud, devait foncer dans la tempête, sous l’affreux vent du nord qui le frappait en face.

Une fois le seuil franchi, il se débarrassa de son paqueton et, pour que l’autre à son retour, retrouve dans ce coin perdu de forêt, l’accueil réconfortant d’un foyer, il alluma le poèle pour tempérer et attiédir le shac.

Le vent sifflait, hurlait, sinistre.

Les arbres, lourds de neige et de verglas, se tordaient. Leurs têtes se courbaient, se relevaient, se recourbaient.

Sous les coups de fouet du vent, ils gémissaient, ils sanglotaient.

Une heure passa.

Joseph ne rentrait pas.

Dans l’âme de Jacques, l’inquiétude se précisa.

Un malheur était-il arrivé ?