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Page:Paquin - Les caprices du coeur, 1927.djvu/5

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I


Lucien Noël alluma une cigarette, s’assit à sa table de travail, et, les yeux mi-clos, il évoqua la silhouette fine de Marcelle. Il essaya de ressusciter en son imagination le visage aimé.

Il ne put réussir. La vision tant désirée fuyait loin de lui.

Il se leva, sortit un album qu’il feuilleta et s’arrêta bientôt devant une photographie qu’il contempla longuement. Il s’absorba dans cette contemplation. Il crut voir la jeune fille lui sourire… et ce sourire était la promesse d’un bonheur si grand qu’il en éprouva une espèce de vertige.

Il se souvint que chaque fois qu’il avait essayé de lire dans les yeux de Marcelle, il avait toujours éprouvé cette sensation physique du vertige.

Un sentiment vague de tristesse l’envahit, qui fit place bientôt à une douleur aiguë à l’endroit du cœur.