Aller au contenu

Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

100
lettres

guette au coin de la rue, fond sur vous impétueusement, poudre vos cheveux, blanchit vos habits, rougit vos yeux, puis, toute contente comme si elle venait de faire une bonne plaisanterie, s’élève en colonnes tourbillonnantes et exécute autour de vous une ronde narquoise.

Les trois ou quatre ours, qui nous rendent visite en été, sont arrivés avec leur cornac et balancent lourdement leurs masses informes et confuses dans une danse grotesque.

On commence à voir les Américains perchés sur nos calèches que traînent des chevaux étiques ; ils viennent faire ce qu’ils ont fait l’année dernière : voir si la chute Montmorency existe encore, constater combien il reste de pierres de l’ancienne résidence de l’intendant Bigot, et examiner l’endroit où est mort le brave général Montgomery.

De plus, les jeunes Américaines esquissent quelques croquis toujours les mêmes.

Tout cela se fait sans rire, avec la plus grande gravité.

Tous ces gens là prétendent s’amuser ; on se