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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/107

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et opuscules

demande avec effroi ce qu’ils font quand ils s’ennuient.

Savez-vous bien que j’aime encore mieux la ville que la campagne en été. La campagne est agréable pour un jour ou deux ; plus longtemps, elle est pour moi royalement ennuyeuse, le soir surtout. L’immobilité des champs et le silence, ce silence morne, étouffant, presque funèbre, que rend sensible et comme palpable le bruit de la chute d’une grenouille dans le ruisseau voisin, ou encore le murmure lointain d’une rivière qu’on ne voit pas, me remplissent l’âme de tristesse.

Vous allez me répondre : « Les champs offrent aux yeux des tableaux ravissants ; rien n’est plus beau que le soleil qui se lève au loin incendiant la forêt des reflets de l’aurore ; on respire à la campagne un air pur et vivifiant. »

Mais je vous ferai observer que le soleil ne se lève qu’une fois par vingt-quatre heures, et qu’on ne peut s’occuper que de respirer l’air pur. Il faut parler, agir, communiquer ses idées. Si vous restez au village, c’est très-bien. Seulement ce village est cancanier en diable ;