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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/111

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et opuscules

étincelante de Oh et de Ah. Il distribue surtout avec abondance les Oh. Il y en a partout, au commencement des vers, au milieu, à la fin ; ils partent comme des pétards dans les phrases principales, inondent les phrases incidentes, tantôt se suivant à la queue-leu-leu, tantôt se dispersant comme des tirailleurs.

Je t’aime, ô ma Terrasse, ô ma Terrasse unique.
Je t’aime ! et pour te peindre, Oh ! ma strophe est bien pâle !
Ô pays que j’adore, ô mon pays si beau :

C’est comme cela tout le temps.

Si, après, vous avez un reste de vie, il vous achève à coup de comparaisons.

Ici, Levis qui prend fièrement son essor,
Comme un gai satellite autour d’un soleil d’or.

Avez-vous déjà vu des satellites gais ? Non. C’est que vous n’êtes pas poète. Tous les poètes savent que les satellites sont de joyeux gaillards qui s’amusent entre eux, et rient jusqu’aux larmes.

Puis là-bas Charlesbourg, sur un terrain qui penche,
Semblant sortir du bois comme une perdrix blanche.

Un village qui ressemble à une perdrix qui