Aller au contenu

Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

127
et opuscules

doigts de votre fiancée que vous idolâtrez littéralement.

Plus le grand jour approche, plus les choses se compliquent, plus les embarras se multiplient.

Enfin le grand jour est arrivé.

Fatigué, moulu, étourdi, aveuglé, vous vous levez, ce jour-là, à quatre ou cinq heures du matin. Vous avez bien entendu ? Quatre ou cinq heures du matin !

Vous revêtez un sombre habit noir ; pour la première fois, vous couvrez votre tête d’un chapeau de forme, objet de tant de sarcasmes, coiffure solennelle qui vous donne un faux air de marguillier.

Vous vous rendez à l’église.

L’église est déserte et glaciale ; les pâles lueurs du matin luttent faiblement contre les ombres de la nuit mourante ; vous songez à la gravité de l’acte que vous allez accomplir, dont les conséquences peuvent être si diverses, et votre âme est triste ; le prêtre vous donne d’une voix uniforme des conseils sur votre conduite future ; il prévoit des brouilles, des mé-