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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/132

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lettres

sur la loi des choses ahurissantes et incompréhensibles, et parlent de mettre dans le contrat des clauses lugubres où il sera question de mort, de saisie, de faillite comme si vous deviez partir pour l’éternité dans un an ou deux, laissant votre famille dans la gêne : ce qui ne manque pas de vous réjouir énormément.

Vous faites, durant la journée, des courses par toute la ville pour faire mille achats, mais le soir vous vous apercevez que vous avez oublié les objets essentiels et qu’il faudra recommencer le lendemain.

Vous consultez souvent vos vieilles tantes et votre future belle-mère sur certaines questions et elles ne manquent pas de vous donner des conseils contradictoires.

Des agents d’assurance, bavards et têtus, vous rendent visite et ont avec vous des conversations très gaies sur la mort subite et les catastrophes de chemin de fer ; vous apprenez avec intérêt qu’un grand nombre de nouveaux mariés périssent dans leur voyage de noce.

Vous n’avez pour vous consoler que la faveur de presser de temps à autre, le bout des