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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/170

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lettres

Le journaliste bleu. — Diable ! nous ! parler contre ceux qui veulent diviser pour régner ! Tu te rappelles ma colonne libérale dans L’Événement, et toi, tes éreintements, tes articles incisifs et cinglants contre l’hon. Pantaléon Pelletier. On va dire : « c’est le diable qui s’est fait moine. » Des gens nés d’hier, dis tu ? Mais les conservateurs-nationaux sont encore au maillot. Cependant, puisque ça n’ira pas à Rouillard, c’est convenu, et l’affaire est bâclée.

Le journaliste rouge. — Alors je puis compter sur toi, je crois que notre plan est habilement conçu.

Le journaliste bleu. — Il ne vaut pas le diable.

Le journaliste rouge sort après avoir serré la main de son interlocuteur : ce dernier déguste un dernier verre de champagne, un éclair de malice brille dans ses yeux et il murmure entre ses dents :

«  En vérité je pourrais rouler facilement ces gens-là. Mais il y a ce diable de Mercier. Tant