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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/175

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et opuscules

nière à jeter dans l’ombre tous les autres journaux.

On demandait des agents dans toutes les campagnes ; chaque abonné devait avoir droit à une magnifique prime.

Quand on pense que malgré tout ça, le Soir n’a vu le jour qu’une fois !

Ô illusion des entreprises humaines !

Le Soir était né des rêveries de quelques jeunes avocats qui font partie de L’Union Libérale aujourd’hui, et qui, comme tout débutant au barreau, ouvrirent alors leurs bureaux dans une de ces masures de la Basse-Ville, maison haute, sale, aux petites fenêtres blanches de poussière, aux corridors humides, aux escaliers tortueux et allant se perdre dans les ténèbres de la voûte. C’est là qu’au milieu de la fumée des pipes et du bruit de la discussion, en attendant une clientèle qui ne pouvait se décider à monter tant d’escaliers pour les trouver, ils avaient résolu de faire paraître le Soir, étant persuadés que les affaires publiques ne pourraient se passer plus longtemps de leur concours.