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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/205

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et opuscules

Pensez-vous avoir assez fait pour aller fumer un cigare ?

Ah ! bien non. À peine sorti, vous rencontrez un monsieur grave qui vous prend par le bouton de votre habit, et vous demande pourquoi vous ne dites pas telle et telle chose dans L’Union. Et plus loin, un autre qui s’indigne de ce que vous avez dit telle et telle autre chose. Un troisième vous parle du mauvais état de sa rue, vous confie qu’en conséquence l’eau entre dans sa cave, que sa femme est devenue malade et qu’il serait bon d’en dire un mot au public et aux autorités municipales.

Mais le plus ennuyeux, le plus assommant, c’est l’homme politique qui vous expose ses vues à lui sur le gouvernement, vous dit que l’administration a tort, que, si on ne suit pas ses conseils, tout va aller au diable ; il sort toujours d’une entrevue avec quelque personnage éminent, et vous raconte à l’oreille, avec promesse du plus grand secret, des nouvelles qui courent les rues.