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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/244

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lettres

pagnon ; Caron a remplacé sa vieille barge par un magnifique bateau traversier, mû par la vapeur.

Nous vîmes bientôt, en effet, apparaître le vapeur, et une demi-heure plus tard, nous touchions au séjour infernal.

Je remarquai sur le rivage une grande ombre, à barbe blanche. Ce vieillard était fort occupé à faire remonter et redescendre le courant, à de petites embarcations, semblables à celles que les enfants construisent pour s’amuser.

Mon guide m’apprit que c’était Noé. Le pauvre vieux était complètement ramolli. Son long séjour dans l’arche lui avait donné le goût de la navigation, et il s’imaginait que les jouets d’enfant étaient autant de grands navires qu’il était chargé de conduire.

Mon attention fut détournée de ce spectacle attristant par la vue d’une jolie femme, qui s’avançait les yeux baissés, avec un air pudique et réservé.

Voici la Pompadour, continua le diable. Elle a été si désolée de tout ce qu’ont dit les écrivains canadiens sur son compte, qu’elle