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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/247

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et opuscules

ombre que je reconnus immédiatement pour celle de l’ancien gouverneur du Manitoba, M. Cauchon.

Je m’empressai d’aller à lui.

Deux minutes après, nous étions amis.

— Vous ne sauriez croire le plaisir que vous me faites, me dit la vieille ombre ; c’est si rare que nous voyions un être en chair et en os. Nous sommes toujours au milieu d’apparences humaines indécises et vagues, comme des brouillards. Mais, je vais vous conduire chez les Canadiens.

Après avoir traversé plusieurs grottes immenses et remplies de fantômes qui s’amusaient à jouer différents jeux : cartes, billard, jeu de quilles etc., nous pénétrâmes dans une rotonde obscure et triste qui était destinée à loger les Canadiens.

Le premier que je vis était un grand garçon maigre, au front dénudé. Il était assis à une table, devant un amas de journaux qu’il était en train de découper avec un grand ciseau.

C’est un ancien rédacteur de la Minerve, me dit Cauchon, en souriant.