Aller au contenu

Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/246

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

240
lettres

diens. J’éprouvais surtout le désir de voir Cartier.

— Cartier ? dit le diable, je ne connais personne de ce nom.

— Comment, vous ne connaissez pas le grand Cartier, celui qu’adore M. Tassé de la Minerve ?

— Je le regrette, mais ces personnages me sont inconnus.

J’avoue que je fus blessé dans mon orgueil national.

Je vais vous faire conduire, ajouta le diable, dans le département des Canadiens, par quelqu’un qui les connaît. Moi, je n’y vais jamais. Je ne puis les souffrir. Ils ne s’occupent que de politique, perdant leur temps à faire des discours, quand ils ne se chamaillent pas entre eux. Ils ont formé un conseil municipal, des parlements, et fondé des journaux. Cela suffit à leur bonheur. Leur conseil a discuté pendant dix ans l’opportunité de faire paver les rues, et il délibère depuis cinq ans pour savoir avec quoi ils vont faire le pavage…

En ce moment, je vis s’avancer vers moi une