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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/39

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et opuscules

affairé de la ville. En se promenant dans les rues, on se rappelle cette épître d’Horace, où il est parlé des embarras de Rome. On ne voit que camions chargés de lourdes pièces de bois et péniblement traînés par des chevaux courbés sur le collier, pesants tombereaux, menés à bride abattue, et faisant un bruit d’enfer, chars urbains débordant de monde, calèches qui circulent au milieu de tout cela, se dandinant sur leurs grands ressorts et effleurant des extrémités de leurs couvertures semblables aux ailes de quelque gros oiseau de proie les façades noircies des maisons.

Par intervalles, éclate dans l’air le cri strident d’un bateau à vapeur, dominant le bruit des voitures et les claquements retentissants des fouets au moyen desquels les cochers entretiennent ceux qu’ils mènent dans la douce illusion que le cheval est ventre à terre.

Les nombreux piétons qui circulent autour de vous, portent sur leurs visages les signes de vives préoccupations et n’échangent entre eux qu’un coup d’œil distrait.

À travers les vitres noires de poussière, on