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Page:Paré - Lettres et opuscules, 1899.djvu/53

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et opuscules

de lumière, égayant tous les recoins. C’était l’illumination. Il y eut alors procession, puis le feu d’artifice suivit. Les chandelles romaines commencèrent à tracer dans les ténèbres leurs courbes éclatantes et à se briser en une poussière de petites étoiles. Comment peindre encore l’éclat éblouissant du feu de Bengale qui brusquement faisait sortir des ténèbres les groupes animés des spectateurs, illuminait de couleurs vives leurs visages où se peignaient la gaieté et l’admiration, profilait sur un fond éclatant la masse des bâtiments et les silhouettes des arbres grêles et noirs, puis replongeait le tout dans l’obscurité. En somme, succès complet pour le feu d’artifice, l’œuvre de M. l’abbé O’Leary. Et les ballons ! N’allons pas, en les oubliant, commettre une grande inconvenance envers des personnages qui nécessairement occupent une position si élevée dans la société. D’abord deux ballons fort jolis, de grandeur moyenne, parurent. Après avoir montré assez bonne volonté, ils ne voulurent pas s’élever : excès d’humilité. À chaque pluie de quolibets, ils branlaient leurs grosses têtes d’un air tapa-