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sud et à l’ouest où l’eau offre si peu de profondeur que même à la marée haute un canot n’y peut voguer qu’avec beaucoup de précaution. Il n’est pas rare même qu’à porté de vue des rivages, on attrape le fond de l’eau avec le bout d’un aviron.

§II — Nature de ses Eaux.

À la marée basse, la grève apparait sur une largeur de 4 à 5 milles et la mer ne se montre plus que comme une ligne bleue foncé dans le lointain de l’horizon.

Alors cette vaste étendue de vases et de graviers s’échauffe aux rayons du soleil et lorsqu’arrive le flux, le calorique passe de la terre à l’eau qui la recouvre, de sorte que ces eaux déjà attiédies elles-mêmes se gardent tout l’été dans une température beaucoup plus élevée qu’on serait porté à les croire sous ces latitudes.

Une autre cause de cette haute température vient de ce que plusieurs grandes rivières qui se jettent dans la Baie James prennent leurs sources dans le sud. Comme le volume de ces fleuves est très-considérable les eaux froides de la mer se trouvent refoulées à une grande distance par l’impétuosité du courant.

C’est tellement le cas, que, souvent encore trop loin en mer pour apercevoir l’embouchure d’une rivière on est averti de son voisinage par le goût de l’eau qui est parfaitement douce. D’ailleurs, en aucune partie de la Baie, sur une distance considérable des côtes, les eaux ne sont absolument salées, mais plutôt saumâtres.

Pour toutes les causes énumérées ci-dessus, il est aussi bien rare de voir les eaux de la Baie-James en ces parages, jouir d’une limpidité parfaite, surtout quand