La population de l’île est d’environ 700 âmes dont 420 catholiques tous indigènes.
Tous vivent exclusivement de pêche et de chasse qui surtout est très-abondante. La chasse aux outardes est la grande ressource du pays. Chaque automne la provision ordinaire que fait la compagnie ne monte à rien moins qu’à 35 ou 36 mille de ces magnifiques gibiers. En supposant un prix minimum de $1.00 la couple, voici pour ce seul article de commerce un revenu annuel de $18.00000. Multiplions ce chiffre par le nombre des autres postes où ce total est encore dépassé, soit : Moose, Anna-Bay, Ruperts House, Fort George &c, &c, nous avons une somme annuelle dépassant $100.00000 rien que pour le commerce du gibier sur une petite partie du littoral de la Baie-James seulement.
Les sauvages se dispersent tous dans le bois à l’entrée de l’hiver et reparaissent au Fort Albani que pour l’époque de la traite qui est aussi celle de la mission vers la première semaine de juillet.
On a peu d’idées des cargaisons énormes de pelleteries, qui, chaque année, encombrent les magasins d’Albani et de Moose. Quand on assure qu’un petit fort de seconde ou de troisième classe donne à lui seul pour au-delà de $30.00000 par saison. La loutre d’Albani est la plus estimées du monde entier. Il en est de même des renards noirs et argentés, du castor et de l’hermine qui y pullulent. Il fut un temps où une peau de ces renards se vendait jusqu’à £30 sterlings.
En face de revenus aussi prodigieux réalisés par la puissante Compagnie de la Baie d’Hudson, on n’est plus étonné de voir l’agriculture si peu en honneur dans ces régions ; et on excuse facilement les traiteurs d’empêcher à tout prix la colonisation et le libre commerce de se porter dans ces lointains parages.
Mais de toutes ces richesses, bien peu demeurent en Amérique. Les précieuses fourrures vont