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une abondante provision pour les longs mois d’hiver.

Voilà, à mon avis, quelle pourrait être dès à présent la plus grande source de richesse de ces contrées si un chemin de fer était construit ou si l’on ouvrait de là une voie de navigation régulière avec l’Europe.

On ne peut appeler pauvre un pays qui donnerait à profusion les viandes, le beurre, le fromage, le suif, l’ivoire, le cuir, la laine et une multitude d’autres objets de commerce, provenant de l’élevage des bestiaux. Et quand bien même une telle région ne serait pas propre à la culture du blé (ce qui est loin d’être prouvé) elle pourrait bien, en retour de ses produits, recevoir le pain et autres nécessités de la vie.

L’idée de pratiquer l’élevage en grand n’est pas une pure hypothèse. C’est un fait constant et séculaire qu’il n’y a nulle part en Amérique de plus beaux troupeaux de bœufs qu’à Moose et Albani. Nous avons gouté de ces viandes excessivement grasses et délicates, et on nous assure que ces animaux n’ont jamais mangé d’autres engrais que le foin des prairies. Il semblerait que cette herbe a quelque vertu nutritive tout-à-fait spéciale et communique au lait des vaches ainsi qu’au beurre, un arôme inconnu de nos laiteries canadiennes.

Ce que je dis de l’élevage des bêtes à cornes, s’applique également aux autres animaux, tels que chevaux, moutons, porcs, volailles, &c.

On a prétendu que les chevaux ne peuvent vivre à Albani parce que quatre ou cinq de ces quadrupèdes qu’on y avait transportés de Moose sont tous morts… simplement à cause de l’incurie du bourgeois à qui on les avait imposés… Pejorem… sequitur conclusio partem !

De l’élevage des animaux découlent, outre le commerce une infinité d’industries manufacturières. Puis les pouvoirs d’eau ne font pas défaut sur les rivières autour de Moose et sur la Côte-Est.