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Page:Parigot - Alexandre Dumas père, 1902.djvu/32

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ALEXANDRE DUMAS PÈRE.

il a fait son régal des Puritains, de l’Abbé, de Rob Roy, du Château de Kenilworth, de Quentin Durward, des Chroniques de la Canongate, qui n’ont pas de secrets pour lui ; et comme la discrétion n’est pas son fait, ces secrets reparaîtront d’abord dans son théâtre sous une forme vivante et parlante, avec le goût du détail exact, du dessein précis, du bric-à-brac historique, de la singularité exotique et du pittoresque meublant. Et d’emblée, il entreprend avec Frédéric Soulié un drame, les Puritains d’Écosse, qui ne vit point le jour. Il trouve dans Walter Scott un autre attrait. « Le rude naturel de Gurth, gardien de pourceaux, et les drolatiques facéties de Wamba, fou de Cédric », lui dessillent les yeux. Il découvre le relief romanesque et plastique du peuple. Le caractère national du roman écossais achève de dissiper « les nuages qui bornaient sa vue ».

Schiller l’initia aux accents de la passion forte. On le retrouve partout dans le théâtre de Dumas. Les Brigands, la Conjuration de Fiesque à Gênes, l’Intrigue et l’Amour sont un fonds qu’il exploita pendant toute sa carrière, depuis une première adaptation inédite en vers de Fiesque jusqu’à Lorenzino, 1842, qui en est une nouvelle mouture, sans oublier en 1847 Intrigue et Amour, en 1849 le Comte Hermann, où le rôle de Fritz Sturler est emprunté des Brigands. Werner, Ifland, Kotzebue le fournissent de sujets tour à tour. Il se pourrait que l’Honneur est satisfait fût encore une adaptation d’outre-Rhin. Les Allemands l’armèrent pour le drame. Walter Scott le mit en état de ressusciter le passé, premièrement sur le théâtre, et plus tard dans le roman,