présence de Gennaro endormi[1], jusqu’à celle où de jeunes imprudents, qui savent que les murs ont des oreilles, s’en viennent deviser sous le balcon de doña Lucrezia[2], sans compter celle du dénoûment, qui n’est pas la moins choquante[3]. Songez, je vous prie, à la fin de la Tour de Nesle !
Marie Tudor est du 6 novembre 1833 et Christine du 30 mars 1830. L’imitation est flagrante au point que les personnages se font vis-à-vis. Seulement, le poète historien, le dramaturge aux documents, qui devait écrire la préface de Ruy Blas, avait fait de Marie Tudor hydropique et archicatholique une courtisane éhontée. Quant à Angelo, j’en ai dit la date, et qu’il suivait de près Catherine Howard. Après avoir transporté la Tour de Nesle en Italie, il était aisé à Victor Hugo de transplanter la Tour de Londres à Venise. Sans doute la préface d’Angelo a débordé jusqu’à trois fois à travers l’œuvre[4]; mais enlevez les sermons, qui sont pièces
- ↑ Lucrèce Borgia, 1re partie, I, sc. iii, pp. 19-28. Et comme le procédé est commode, il le reprend dans Angelo, I, journée I, sc. i-iv, pp. 275-291.
- ↑ Lucrèce Borgia, 1re partie, II, sc. iii, pp. 48 sqq.
- ↑ Lucrèce Borgia, III, sc. iii, p. 111. En vain l’auteur prend-il, juste au moment de commencer cette scène odieuse, une précaution tardive (V, sc. ii, p. 110) : « Gubetta, quoi qu’il arrive, quoi qu’on puisse entendre du dehors de ce qui va se passer ici, que personne n’y entre », l’invraisemblance n’en est que plus forte. Comment ! Gennaro entend la voix de son ami Maffio, qui meurt dans la chambre à côté, et Gubetta n’entend pas les cris de Lucrèce : « Grâce ! Grâce ! » Ou les entendant, il n’enfreint pas la consigne ? Ah ! non, non, Victor Hugo n’est pas le génie du drame.
- ↑ La première fois (Angelo, journée II, sc. v, pp. 322 sqq.), quand la Tisbe, fille de théâtre, dit leur fait aux femmes du monde ; la seconde (journée III, partie i, sc. viii, p. 354 sqq.), alors que Catarina, condamnée à mourir, dit leur fait aux maris et à leurs « maîtresses publiques » et en conclut que tous les trois, Angelo, Tisbe et elle-même, ils sont « d’un bien exécrable pays ». Et enfin, la troisième fois (journée III, partie ii, sc. iii.