Page:Parigot - Le Théâtre d’hier, 1893.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XXI
SCRIBE ET LE VAUDEVILLE.

aitres de sa bâtisse ne répondent point à l’extérieur. Les parois sont de verre ; et les habitants sans consistance. Mme Benoiton, le type de la femme qui est toujours sortie, est mère de cinq enfants ! On n’a qu’à choisir parmi ces traits d’une rare justesse. On en citerait vingt et vingt de cette qualité. Au reste, le vaudeville exploité, le mélodrame ajusté au vaudeville, toutes les conventions adroitement maçonnées, et le magasin aux accessoires au grand complet et en état. Ce ne sont que marionnettes, ombres de revenants, spirituelles pendant deux actes, et, à l’ordinaire, courroucées dès le troisième, dès l’instant que Pixérécourt pousse Labiche par les épaules.

Les forgerons de la dernière heure, qui se heurtaient partout aux illusoires commodités de cette architecture, ont organisé contre elle une levée de marteaux. Avec l’enthousiasme de la jeunesse, ils ont foncé, tête baissée, sur ces portes ouvertes. Scribe, le vaudeville, Labiche et le reste ont porté la peine de l’état de trouble qui règne pour un temps sur le théâtre. La formule d’hier est maudite, et il semble qu’elle soit entièrement responsable des chefs-d’œuvre incompris. Comme si ceux qui dans cette formule trop incriminée ont fait le plus entrer de substantielle matière, en avaient été autrement gênés ou amoindris que Racine fut par les fameuses règles ! Alors quoi… ?