Page:Paris, Paulin - Mémoire sur le cœur de saint Louis.djvu/48

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l’abbaye de Saint-Denis, comment Guillaume de Nangis, moine de Saint-Denis, qui certainement écrivit son ouvrage longtemps après, ne cite-t-il pas ce recueil et se contente-t-il de rapporter six miracles dont il aurait lui-même vérifié les circonstances ?

Note H.

Ici l’apologiste de Geoffroi de Beaulieu justifie avec quelque raison son auteur favori. Il remarque que Geoffroi n’est pas le seul qui ait fait arriver Charles d’Anjou précisément à l’instant de la mort de saint Louis. En effet, Pierre de Condé écrivait, le 7 septembre 1270 : « Eadem hora eodemque momento applicuit dominus Siciliæ rex, nec licuit ei loqui cum fratre suo, quia jam exspiraverat quando venit ad castrum suum. Et cum eum mortuum inveniret, flens amarè, procedens ad pedes defuncti et dicta oratione, cum effusione lacrymarum multa, proclamans : Domine mi ! frater mi ! deosculatus est pedes ejus. » Ce récit vaut mieux que celui du faux Beaulieu, qui pourtant a pu se contenter de le suivre.

Note I.

Voici le secret de cette contradiction : M. Letronne, dans son Rapport au ministre, n’avait rappelé d’autre autorité contraire à la phrase de Geoffroi de Beaulieu que « celle d’un moine anonyme dont l’époque était tout-à-fait inconnue. » L’assertion de ce moine lui paraissait donc tout-à-fait unique. Mais, depuis les lettres si remarquables de M. Auguste Le Prévost, M. Letronne avait (dans un tirage à part, distribué, non pas au ministre, mais au public) supprimé les mots tout-à-fait unique et ajouté la phrase relative à la lettre du roi de Navarre. C’est M. Berger de Xivrey qui vient de donner malicieusement le secret de cette double rédaction.

Note J.

À l’evesque de Tusculum. Les manuscrits que nous possédons de cette lettre portent la leçon fautive de Tunes, qu’il ne faut pas prononcer Tunesse, comme le voulait M. Letronne, par la raison assez chimérique de la présence de l’accent grave sur la dernière syllabe, dans la leçon qu’il avait consultée. Je doute même que M. Letronne découvre un grand nombre de ces accents graves dans les chartes françaises des archives du royaume dont il a la direction.

Note K.

Remarquez le mot apporté, qui ne force pas à penser que le cœur fut laissé à Saint-Denis. C’est ainsi que le cœur de Philippe-le-Hardi avait été d’abord apporté dans la même église.

Note L.

J’aurais bien des choses à dire sur l’ancien désordre des archives de la Sainte-Chapelle ; mais c’est un travail que je réserve pour un autre temps. Qu’il me suffise de dire ici que plusieurs reliques précieuses avaient été, dès le XIVe siècle, enlevées du trésor de cette église, et que, dans le nombre, il