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D’ARIMATHIE.

emprunté tenailles et marteau, ils montèrent à la croix, en détachèrent Jésus. Joseph le prit entre ses bras, le posa doucement à terre, replaça convenablement les membres, et les lava le mieux qu’il put. Pendant qu’il les essuyait, il vit le sang divin couler des plaies ; et, se souvenant de la pierre qui s’était fendue en recevant le sang que la lance de Longin[1] avait fait jaillir, il courut à son vase, et recueillit les gouttes qui s’échappaient des flancs, de la tête, des mains et des pieds : car il pensait qu’elles y seraient conservées avec plus de révérence que dans tout autre vaisseau. Cela fait, il enveloppa le corps d’une toile fine et neuve, le déposa dans un coffre qu’il avait fait creuser pour son propre corps, et le recouvrit d’une autre pierre que nous désignons sous le nom de tombe.

Jésus, le lendemain de sa mort, descendit en enfer pour délivrer les bonnes gens ; puis il ressuscita, se montra à Marie la Madeleine, à ses disciples, à d’autres encore. Plusieurs morts, rappelés à la vie, eurent permission de visiter leurs amis avant de prendre place au Ciel. Voilà les Juifs bien émus, et les soldats chargés de garder le sépulcre bien inquiets

  1. Le nom grec de lance est λόγχη, d’où l’on a fait Longin, nom propre du soldat qui avait ouvert de sa lance le côté de Notre-Seigneur.