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LE SAINT-GRAAL.

fils dont le nom différait du sien par l’addition d’un e final. Josephe, dans tout le cours du récit, dominera Joseph ; il sera l’objet de toutes les grâces divines et le souverain pontife de la religion nouvelle. Baptisé par saint Philippe évêque de Jérusalem, il avait nécessairement plus de quarante ans quand Vespasien tira de prison son père.

Nous quittons le poëme de Robert de Boron pour suivre les deux Joseph et leurs parents, nouvellement baptisés, sur le chemin qui conduit à Sarras, ville principale d’un royaume du même nom qui confinait à l’Égypte. C’est de cette ville, qui devait une des premières adopter la fausse religion de Mahomet, que tirent leur nom ceux qui croient aujourd’hui à ce faux prophète.

Ils n’emportaient avec eux d’autre trésor, d’autres provisions, que la sainte écuelle rendue par Jésus-Christ lui-même à Joseph d’Arimathie : Joseph à la présence de cette précieuse relique avait dû de ne pas sentir la faim ni la soif : les quarante années de sa captivité n’avaient été qu’un instant pour lui. Avant d’arriver à Sarras, il avait entendu le Fils de Dieu lui commander, comme autrefois Dieu le Père à Moïse, de faire une arche ou châsse, pour y enfermer ce vase. Les chrétiens qu’il conduisait devaient faire à l’avenir leurs dévo-