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LE SAINT-GRAAL.

Célidoine et le roi Mehaignié ne fut pas moins arrosée de douces larmes. Il fut convenu qu’Éliézer demanderait à ses parents la permission de retourner en Orient avec Grimaud et l’armée que le roi Mordrain, onze ans auparavant, avait conduite en Bretagne. La reine Sarracinthe consentit avec douleur au départ de son fils. Puis toute la compagnie se rendit à l’ermitage où était déposé le roi Méhaignié, lequel confirma les projets de Grimaud et fit entre Éliézer et lui le partage de ses domaines de Syrie. Grimaud, quoique fils naturel, eut le royaume du roi Label, c’est-à-dire l’ancien pays de Madian, auquel fut réuni le duché d’Orbérique, ancien fief de Nascien. Éliézer, armé chevalier devant le roi Méhaignié, fut roi de Sarras qu’ils allaient reconquérir.

Nous les laisserons retourner en Orient, chasser les Égyptiens, tuer le roi Oclefaus-Seraste et ses deux fils, recevoir enfin l’hommage des habitants de Sarras, d’Orbérique et de Madian. Si nous entendons encore parler d’eux, ce sera dans les autres branches du cycle[1].

  1. Ce curieux épisode de Grimaud, emprunté à quelque récit oriental, est omis dans la plupart des manuscrits du Saint-Graal. Je ne l’ai même reconnu que dans le no 2455.