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LE SAINT-GRAAL.

autres chrétiens : mais à peine étaient-ils débarqués qu’une tempête s’éleva ; un horrible tourbillon de vent engloutit le vaisseau et ceux qui le montaient. « Dieu, » dit alors Josephe, « a puni ces païens, apparemment parce qu’ils nous ont ramené deux faux chrétiens, indignes de rester dans notre compagnie. »

Puis il leur donna l’explication du grand cerf qu’ils avaient vu. « C’est, » dit-il, « l’image du Fils de Dieu, blanc parce qu’il est exempt de souillure. La chaîne de son cou rappelle les liens dont fut attaché Jésus-Christ avant de mourir : les quatre lions sont les quatre Évangélistes. »

La forêt de Darnantes confinait à celle de Brocéliande. Les chrétiens s’engagèrent dans ses détours, et arrivèrent devant un hôpital de construction très-ancienne. C’est là qu’avait été transporté le corps de Moïse, et mis dans une tombe de pierre ardente, d’où s’échappaient des flammes dont la chaleur se répandait à grande distance. « Ah ! Josephe, » s’écria le malheureux, quand il le vit arriver, « ah ! digne évêque de Jésus-Christ, prie notre Seigneur d’adoucir un peu mes souffrances ; non de les terminer, car il ne sera donné de me délivrer qu’à celui qui, sous le règne d’Artus, occupera le siége périlleux de la Table-Ronde. » La prière de Josephe fit des-