Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 1.djvu/41

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siècle[1]. Bien plus, avec une sagacité qui, suivant nous, aurait pu le conduire à d’autres inductions, mon savant ami a constaté que Geoffroy de Monmouth avait eu cette chronique du douzième siècle devant les yeux, et qu’il en avait même copié textuellement des phrases et des pages entières. Ainsi, par exemple, Geoffroy applique à la route suivie par le Troyen Brutus le récit que fait Nennius de la traversée d’un chef égyptien qui aurait peuplé l’Irlande. Voici d’abord Nennius : At ille per quadraginta et duos annos ambulavit par Africam, et venerunt ad aras Philistinorum per lacum Salinarum, et venerunt inter Ruscicadam et montes Azariæ, et venerunt per flumen Malvum, et transierunt per Mauritaniam ad Columnas Herculis, et navigaverunt Tyrrhenum mare, etc. (§ 15 ).

  1. « The most remarquable circumstance connected with the earlier manuscripts of Nennius is that they appear to have been written abroad, and, in fact, never to have been in England… Every think in fact seem to show that this book was new in England, when it fell into the bands of William of Malmsbury and Henry of Huntingdon ; and we may fairly be allowed to presume that it was brought from France. » (On the literary history of Geoffroy of Monmouth. London, in-4o, 1848, fo 7.) Cette opinion est d’autant plus précieuse que M. Wright ne tire aucune conséquence de l’origine continentale du Nennius et de son introduction tardive en Angleterre.