Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 1.djvu/59

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faisant passer dans la Petite-Bretagne, où le roi Bude les accueillit et pourvut à leur éducation.

Wortigern, l’usurpateur, se vit bientôt menacé d’un côté par les Pictes, qui voulaient venger les meurtriers de Constant, de l’autre par les deux frères dont il occupait le trône. Pour conjurer ce double danger, il appela les Saxons à son aide. Ici, Geoffroy raconte au long, d’après Nennius, l’arrivée d’Hengist, l’amour de Wortigern pour la belle Rowena, ses démêlés avec les Saxons. Mais l’auteur du roman de Merlin a passé sous silence tous ces détails et s’est contenté de dire d’après Geoffroy : « Tant fist Anguis et pourchaça que Vortiger prist une soe fille à feme, et saichent tuit cil qui cest conte orront que ce fu celle qui premierement dist en cest roiaume : Garsoil. »

Dans Geoffroy de Monmouth, le roi Wortigern est invité à un somptueux banquet, et, quand il est assis, la fille de Hengist entre dans la salle, tenant à la main une coupe d’or remplie de vin ; elle approche du Roi, s’incline courtoisement et lui dit : Lawerd King, Wevs heil ! Le Roi, subitement enflammé à la vue de sa grande beauté, demande à son latinier ce que la jeune dame avait dit et ce qu’il lui fallait répondre : « Elle vous appelle Seigneur roi, et