Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 1.djvu/63

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les fondements de la tour, leur combat acharné, les explications données par Merlin, et la construction de la haute tour, tout cela se trouvait dans Nennius avant d’être amplifié par Geoffroy de Monmouth, et a été fidèlement suivi par Robert de Boron. Au milieu de son récit, Geoffroy intercale les prophéties de Merlin que, dit-il, il a traduites du breton, à la prière d’Alexandre, évêque de Lincoln. Ces prophéties ont été admises dans un assez grand nombre de manuscrits du roman de Merlin ; mais on ne peut nier qu’elles ne soient, au moins dans leur forme latine, l’œuvre de Geoffroy de Monmouth. Comme les lais bretons, elles s’étaient conservées dans la mémoire des harpeurs et chanteurs populaires : et c’est de ces traditions ondoyantes et mobiles, comme il convient à des prophéties, que Geoffroy dut tirer la rédaction que nous en avons conservée, et qui eut aussitôt dans l’Europe entière un si grand retentissement.

Voici les autres récits de l’Historia Britonum que s’est appropriés l’auteur du roman de Merlin et que Geoffroy n’avait pas trouvés dans Nennius.

Wortigern, après la première épreuve du savoir de Merlin, désire apprendre ce qui peut encore le menacer, et la façon dont il doit mourir. Merlin l’avertit d’éviter le feu des fils de Constantin. « Ces princes voguent déjà vers