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LE LIVRE LATIN DU GRAAL.

gelum, de sancto Josepho, decurione nobili, qui corpus Domini deposuit de cruce ; et de catino illo vel paropside in quo Dominus cœnavit cum discipulis suis ; de qua ab eodem eremita descripta est historia quæ dicitur Gradal. Gradalis autem vel Gradale dicitur gallicè scutella lata et aliquantulum profunda in qua pretiosæ dapes, cum suo jure » (dans leur jus), « divitibus solent apponi, et dicitur nomine Graal… Hanc historiam latinè scriptam invenire non potui ; sed tantum gallicè scripta habetur à quibusdam proceribus ; nec facilè, ut aiunt, tota inveniri potest. Hanc autem nondum potui ad legendum sedulò ab aliquo impetrare. »

La curiosité, vivement éveillée, conduisit bientôt à la pensée de former un recueil unique de ces romans, devenus l’entretien de toutes les cours seigneuriales[1]. En les étudiant aujourd’hui, on pourrait encore y distinguer la main des assembleurs. Ainsi, tandis que le romancier du Saint-Graal avait annoncé le livre comme apporté du ciel par Jésus-Christ, les assembleurs le donnent pour une histoire

  1. « Ferebantur per ora,» dit Alfred de Beverley, vers 1160, « multorum narrationes de historia Britonum ; notamque rusticitatis incurrebat qui talium narrationum scientiam non habebat. » (Cité par sir Fred. Madden.)