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BAN ET BOHOR.

dont la haute tour crénelée, reste de l’ancien château, subsiste encore[1]. Ainsi Trebes était sur les marches des royaumes de Benoyc et de Berry. Par la fortune de la guerre, Ban avait d’abord conquis sur son ennemi la ville de Bourges ; il y résidait, quand les fidèles messagers d’Artus, Ulfin et Bretel, le vinrent trouver après l’avoir inutilement cherché à Trebes, où il se tenait d’ordinaire. Voilà donc la topographie de la Gaule arturienne bien établie. La Terre déserte est le Berry, dont la capitale est Bourges et le roi Claudas. Le pouvoir de Claudas s’étendait sur la Touraine et partie du Saumurois. Le domaine de Bohor est l’Anjou ; Ganne, sa capitale, est Angers (Andegavensis). Le royaume de Benoyc réunissait les diocèses de Vannes et de Nantes, avec une partie du Saumurois. On ne peut trop répéter que nos romanciers ne se rendaient pas compte des localités : ils n’inventaient pas les noms, mais ils n’en recherchaient pas la valeur exacte. Tout ce qu’on peut donc assurer, c’est que la scène des récits qui touchent à la France embrasse la Touraine, l’Anjou, le Poitou, la Marche, la Bretagne, une partie de l’Auvergne et de la basse Bourgogne. Les noms d’Arles, de Bordeaux, de Toulouse ou de Marseille n’y sont

  1. Elle est reproduite dans le bel ouvrage de M. Godard-Faultrier : l’Anjou et ses monuments, tome II.