Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
112
LE ROI ARTUS.

pas une seule fois prononcés, ce qui semble assez bien prouver que ni le Languedoc ni la Provence n’ont participé à l’inspiration ou à la composition de ces ouvrages.

Mais, puisque j’en suis à la désignation des principaux héros de la Table ronde, et que j’ai déjà prononcé le nom d’Hector, je veux tout de suite raconter les circonstances de sa naissance, comme j’ai rappelé celles de la naissance de Mordret.

C’était quand les deux rois Ban et Bohor, après avoir concouru à la complète déconfiture des Saisnes ou Saxons, retournèrent dans leurs États, accompagnés de Merlin. À la chute du jour qui suivit leur départ de Logres, ils arrivent devant un château entouré d’un grand marais, et qui pouvait défier tous les assauts du monde. Au-delà des eaux étaient les premières palissades ou barbacanes, puis deux paires de grandes et fortes murailles garnies de quatre tours très-élevées et de la tour du donjon, plus haute encore. Elles étaient entourées de mares fangeuses et profondes, qu’on traversait par une étroite chaussée faite de sable et de ciment, et coupée de distance en distance par des ponts de planches faciles à lever, quand on voulait interdire le passage. Enfin, devant le marais, se dressait un pin dont les vastes rameaux symétriquement arrondis pouvaient om-