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LES NEVEUX D’ARTUS.

parvinrent à réunir sept cents écuyers avec lesquels ils se mirent en marche et arrivèrent sur les terres que les Saisnes commençaient à ravager. À l’entrée du royaume de Logres, ils croisèrent un convoi de provisions que trois mille mécréants conduisaient à la Roche aux Saisnes vers Arondel. Leur parti fut bientôt pris : ils résolurent de mourir ou de reprendre la proie. « Or paraîtra, » dit Gauvenet, « qui preux sera, car nous sommes dans notre héritage, et nous défendons notre droit contre ceux qui gâtent et pillent ce qui est nôtre. »

Les trois mille Saisnes ne résistèrent pas à la furie des sept cents écuyers. Gauvenet, armé d’une hache, car il n’avait pas encore le droit de porter épée, répandit partout devant lui la terreur. Les Saisnes furent tous tués, sauf quelques fuyards qui portèrent au camp la nouvelle du désastre : aussitôt les païens s’armèrent et accoururent sur le champ de bataille ; ce fut pour compléter le triomphe des cinq jouvenceaux. Le récit de ce double combat prend dans le roman tout le développement que méritait le premier exploit de Gauvain, présage de tout ce qu’on devait attendre par la suite de lui, de ses frères et de leur cousin Galeschin. Les citoyens de Logres, survenus à temps pour achever îa déroute des Saisnes, ramenèrent les enfants en triomphe ; et Gauvenet, ne