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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/142

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LE ROI ARTUS.

-Ferté, dans la forêt de Brédigan. Gauvenet répondit à cet appel, et le troisième jour de la semaine de Pâques, les quatre frères se trouvèrent à la place indiquée. « Beau cousin, » dit Gauvenet à Galeschin, « je n’ai pas voulu manquer à ce que vous désiriez ; cependant j’avais en pensée un autre voyage que j’ai le plus grand désir d’accomplir. — Sire, » dit Galeschin, « où voulez-vous donc aller ? — Je veux, » dit Gauvenet, « aller servir le plus preux, le plus large, le plus franc, le plus doux et le plus prisé de tous les chevaliers du monde. — Oh ! oh ! » reprit Galeschin, « dites-nous le nom de ce chevalier ; par aventure est-il celui dont j’allais vous parler ? — Son nom, » dit Gauvenet, » n’est pas de ceux qu’on craint de prononcer devant prud’hommes ? C’est monseigneur Artus, notre oncle, auquel les barons de cette terre font une si mauvaise querelle. Et sachez que je ne porterai jamais autre épée que celle que je tiendrai de lui. » À ces mots Galeschin court à Gauvenet les bras ouverts : « Le parlement, » dit-il, « que je vous avais demandé n’était à autre fin que de chercher ensemble comment nous pourrions aller trouver le roi Artus et lui demander des armes. » Les enfants, après s’être joyeusement séparés, firent tant, chacun de leur côté, qu’ils