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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/155

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LE ROI RION.

alors et ses compagnons jouent de leurs redoutables glaives et font un carnage auquel viennent bientôt prendre part les chevaliers de la Table ronde, le sénéchal Cleodalis et le roi Leodagan. Car, en voyant les merveilleux exploits de ses nouveaux soudoyers, Leodagan s’était hâté de faire une seconde fois ouvrir la porte pour se précipiter dans la mêlée.

Les quatre rois cependant, revenus de la première épouvante, reformèrent deux échelles de leurs gens ; la première soutint l’effort des compagnons d’Artus et de Cleodalis ; la seconde empêcha la bataille de Leodagan de se joindre à celle des chevaliers de la Table ronde. Ainsi vigoureusement reçus, les chevaliers de Carmelide furent contraints de reculer ; Leodagan lui-même fut abattu de son cheval et retenu prisonnier. Des fenêtres du palais, Genièvre, sa fille, entourée de ses demoiselles, voyait les païens emmener son père. Peu s’en fallut qu’elle n’en mourût de douleur.

Heureusement Merlin veillait pour lui. Il avertit les soudoyers compagnons d’Artus de fermer le chemin aux mécréants qui emmenaient prisonnier le roi Leodagan. Le délivrer, mettre en fuite ceux qui le retenaient, fut pour eux l’affaire d’un moment. Il s’agissait alors de porter secours aux chevaliers de la Table ronde