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LE ROI ARTUS.

cernés par sept mille Saisnes qui devaient les exterminer. Le dragon flamboyant les avertit de l’approche d’un secours efficace. Du haut des murs, Genièvre vit délivrer son père, puis un des chevaliers inconnus, c’était Artus, attaquer le terrible roi Roalland et le jeter mort sur le sable. « Quel peut être, » se disait la jeune princesse, « ce vaillant guerrier à l’épée duquel aucun géant ne résiste ? »

Tant fit le roi Artus de merveilles que tous s’arrêtaient pour le regarder. La fille du roi Leodagan et les pucelles autour d’elle tendaient leurs mains au ciel et priaient le Sauveur du monde de le défendre de mort et de péril. Elles pleuraient la peine et le travail qu’elles lui voyaient souffrir, et elles ne comprenaient pas comment si jeune homme en pouvait tant faire. Il frappait d’Escalibor à droite et à gauche, coupait bras, têtes, pieds et jambes, arrachait heaumes des têtes, écus des épaules, abattait chevaliers et chevaux, faisait tant, en un mot, que son écu était fendu et écartelé, son heaume embarré, et le cercle rompu. La lutte se continuait si près des murs de la ville que des fenêtres on eût pu atteindre d’une pierre le heaume des combattants.

Cependant les Saisnes font un suprême effort ; conduits par le puissant et gigantesque roi Sapharin, ils parviennent à jeter à terre fort