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LE ROI ARTUS.

pour de nombreux faits d’armes. « Afin de conjurer le danger, il faut, » dit Merlin, « se hâter de semondre tous vos hommes d’armes : vous garnirez vos châteaux et vos villes ; vous rentrerez vos bêtes, vos blés et vos fourrages ; les Romains, passant par vos terres, ne doivent trouver rien qui puisse les nourrir et les soutenir. S’ils attaquent vos places fortes, défendez-les de votre mieux ; mais ne vous laissez pas attirer en pleine campagne, avant l’arrivée du grand secours que doit conduire le roi Artus. Un grand combat sera livré le mercredi de la Saint-Jean, devant le château de Trebes, entre les deux rivières de Loire et d’Arcy. Pour vous, vous aurez soin de demeurer dans la forêt d’Arnantes, en attendant le signal qui vous avertira de vous joindre aux combattants. »

Léonce de Paerne promit de suivre ces recommandations ; et Merlin prit congé de lui en disant qu’il avait affaire ailleurs. « Où prétendez-vous aller ? » demanda Léonce. — « Je ne sais ; mais, quand je quitterai la terre de Gaule, je me rendrai à Caroaise en Carmelide, afin d’apprendre aux rois bretons comment ils pourront vaincre les Saisnes et les chasser de la blonde Bretagne. » Cela dit, Merlin disparut, et, tandis que Léonce portait ses yeux de tous côtés dans le vain espoir de le retrouver,