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GAUVAIN.

temps de l’arrivée des Romains. On avait encore trouvé, sous le trésor et dans un coffre de cuivre, douze épées d’excellente trempe. Artus les rapporta lui-même à Logres.

Avant de quitter Bredigan, plusieurs jouvenceaux de bonne mine avaient demandé à lui être présentés : le roi, entouré de ses barons, les attendit sous une épaisse et verte « arbroie », où il prenait le frais ; car, le pays étant infesté de Saisnes, il n’avait osé permettre à ses chevaliers de déposer leurs armes. On était à l’entrée de mai, la chaleur était grande[1]. Les enfants approchèrent en se tenant deux à deux par la main. Arrivés devant le roi, ils s’agenouillèrent, et Gauvenet prenant la parole : « Sire, je viens vers vous avec mes frères, mes cousins, mes parents et mes amis, comme à notre seigneur lige, attirés par le bien qu’ils ont entendu de vous. Nous désirons vous prier de nous donner des armes et de nous faire chevaliers nouveaux. Si vous prenez en gré notre service, nous vous servirons loyalement et du mieux que nous pourrons. Apprenez déjà que plusieurs d’entre eux ont assez bien fait leurs preuves, en défendant de leur mieux votre terre. Ils y ont mis grand

  1. « Il faisoit si grant chaut com il seult faire à l’entrée de may. » Fo 159. Var. à l’issue de mai.