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LE ROI ARTUS.

travail et grande peine, et si j’entends que vous le sachiez, c’est qu’on doit rendre compte aux prud’hommes du bien et du mal qu’on a pu faire. Mais il vaut mieux le taire aux mauvais seigneurs, peu soucieux de reconnaître les bons, ayant des yeux pour ne pas les voir, et un cœur qui ne les avertit pas de remercier.

« — Qui êtes-vous, gentil varlet qui parlez si sagement ? » dit Artus.

« — Avant de répondre, Sire, nous désirons savoir si votre volonté est d’accueillir notre service : demandez ensuite ce qu’il vous plaira, nous dirons ce que nous savons.

« — Beaux amis, » dit Artus, « je vous retiens très-volontiers, et j’entends faire chevaliers vous et tous ceux de votre compagnie. Vous serez désormais mes compagnons, mes amis ; vous pourrez disposer de ma cour et de moi. » Et relevant en même temps Gauvenet par les mains : « Dites-moi maintenant, beau doux ami, qui vous êtes, car j’ai grande impatience de le savoir. — Sire, » fait l’enfant, « par mon droit nom on m’appelle Gauvain : je suis fils au roi Loth de Loenois et d’Orcanie ; ces trois damoiseaux que je tiens par les mains sont mes frères, Agravain, Guirres et Gaheriet. Ces autres damoiseaux vous sont cousins-germains, de par les rois Nautre et Urien. On les