Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/210

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
203
CHEVALERIE DE GAUVAIN.

nomme Galeschin, Yvain le Grand et Yvain l’Avoutre. Voyez-vous ce beau brun si bien membré ? c’est le fils du roi Belinan de Sorgales, et le cousin-germain de Galeschin. Ces deux autres sont Keu et Kahedin, neveux du roi Karadoc d’Estrangore. Les autres sont cousins du roi Loth, ou fils de comtes et de ducs, à savoir Yvain aux Blanches Mains, Yvain l’Esclain, Yvain de Rivel, Yvain de Lionel. Enfin ce damoisel qui surpasse tous les autres en beauté, en force, en visage riant, en blonde et crêpée chevelure, c’est le riche Sagremor, neveu de l’empereur de Constantinople ; il a traversé des mers lointaines pour recevoir ses armes de votre main. »

Le roi, l’entendant ainsi parler, ne peut contenir sa joie. Il prend Gauvain dans ses bras, et tour à tour baise tous ses compagnons ; il n’y a pas d’honneur qu’il ne fasse à Sagremor. Puis, revenant à Gauvain : « Beau neveu, je vous donne la charge de connétable de mon hôtel ; vous serez après moi le souverain seigneur de mes hommes et de ma terre. » Gauvain l’en remercie humblement et s’agenouille de nouveau. Le roi le revêt de l’office de connétable par son dextre gant. Après cela l’ordre est donné de monter ; on laisse Bredigan, on arrive à Logres. Au-devant du roi allèrent ses deux sœurs, la reine d’Orcanie et