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LE ROI ARTUS.

dre aux princes bretons, mais ils avaient fait serment de rester dans la ville, et ils se contentèrent d’être témoins des grands coups portés sous leurs yeux. Bientôt ils virent sortir de la forêt de Briosque quatre bannières à la suite l’une de l’autre. C’étaient les hommes d’Ansiaume de Benoyc, de Gracien de Trebes, de Léonce de Paerne et de Pharien de Dinan. Le roi Ban, qui les reconnut le premier, les montra à messire Gauvain. « Le champ est à nous, » dit Gauvain, « mais faisons en sorte que ni les Romains, ni les Allemands, ni ceux de Gaule et de la Déserte ne s’avisent de revenir sur la terre de leurs voisins. Plaçons-nous en embuscade pour couper la retraite aux fuyards et leur ôter tout moyen de salut. » Cela dit, il donne passage aux compagnons de la Table ronde et aux autres chevaliers de l’échelle du roi Artus, tandis qu’aux cris de Gannes et de Benoyc, Ansiaume, Léonce, Gratien et Pharien jettent le désordre dans les rangs ennemis qui se rompent, se reforment, mais toujours en cédant le terrain. La déroute devint générale : de quatre-vingt mille hommes qui la veille étaient campés sous les murs de Trebes, la moitié eut grand’peine à regagner la Terre déserte.

Le roi Artus, Gauvain les deux rois Ban et Bohor furent accueillis, comme on le pense