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LE ROI ARTUS.

Léodagan. Mais le moment n’est pas venu de montrer comment il mit ses méchants projets à exécution.

Un autre danger allait menacer la reine Genièvre. Le roi Loth d’Orcanie, tout en regrettant de s’être engagé dans une lutte malheureuse contre le nouveau roi de Logres, venait d’apprendre avec douleur que ses quatre enfants l’abandonnaient pour suivre la fortune d’Artus, et que sa femme n’avait échappé aux Saisnes que pour être conduite dans la cité de Logres, où Gauvain était résolu de la retenir tant que son père n’aurait pas fait la paix avec Artus. Pour se venger et pour obliger en même temps le roi de Logres à lui rendre sa femme, il s’était posté avec sept cents ferarmés à l’entrée de la forêt de Sarpene, qu’Artus et Genièvre devaient traverser pour se rendre de Carmelide à Logres. Ce qui semblait devoir assurer le succès de l’entreprise, c’est qu’Artus, avant de prendre congé de Leodagan, avait chargé Gauvain de le précéder de plusieurs journées, pour ramener à Logres son ost et tout disposer pour la prochaine arrivée de la reine. Gauvain avait obéi avec inquiétude ; car il devinait les mauvaises rencontres que le roi pouvait faire durant le voyage. Artus partit de Caroaise avec Genièvre et cinq cents hommes dont la moitié formait le corps des chevaliers de la Table