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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/291

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LE ROI ARTUS.

vant Lidonas, Agravain demanda à l’écuyer son nom. « Je suis, » dit-il, « au fils du roi Pelles de Listenois. — Où allait ce prince ? – Droit à la cour du roi Artus, pour servir monseigneur Gauvain, et tenir de lui sa chevalerie. » Gaheriet s’adressant à Agravain : « Je pense, beau sire, que vous allez vous montrer aussi terrible pour les Saisnes que vous entendez l’être pour les dames ? — Oui. Et vous, sans donte, vous ne toucherez pas plus aux Saisnes que vous n’entendez toucher aux pucelles ? — Par Dieu, sire Agravain, vous êtes mon aîné, mais on verra qui de nous deux saura mieux faire. — Oh ! que je me priserais peu, si je n’allais plus loin que vous ! — Il n’y a pas grande courtoisie à se vanter aux dépens des autres : tout ce qu’on vous demande, c’est de faire du mieux que vous pourrez. — Je ferai si bien, que vous n’oserez me suivre. — Allez, allez ! nous verrons bien. — Enfants, » dit alors le roi Loth, cessez toutes ces gaberies ; il faut combattre des glaives, non des paroles. Vous, Lidonas, rentrez dans la forêt, et restez-y jusqu’à ce que vous voyiez comment la chose ira. » En ce moment, le damoisel de Listenois sortait du bois, l’épée toute sanglante au poing ; plus de deux cents Saisnes le serraient de près, mais il renversait toujours les plus