alors se prit à rire de la demande ; Artus répondit : « Vous avez droit de la porter, je vous l’accorde. — Grand merci ! » dit l’enfant, « comptez qu’elle sera en bonnes mains. » Ce disant, il les recommanda tous à Dieu et sortit. Quand Merlin eut repris sa figure ordinaire, il jugea le moment venu de faire arriver le contingent des deux rois Ban et Bohor ; il alla donc à la mer ; quelques heures lui suffirent pour se trouver à Gannes et pour avertir Pharien et Léonce de Paerne de tenir leur engagement et de conduire leurs gens à Kamalot, où le roi Artus les réclamait. Quand ils eurent promis d’agir comme on le demandait, Merlin repassa la mer, alla prévenir le roi Urien et tous les autres feudataires de se rendre également à Kamalot vers les premiers jours de septembre. Tous ces avertissements donnés, il reparut à la cour du roi Artus qui n’avait plus, lui dit-il, besoin d’envoyer des lettres et des messages aux rois et aux princes, attendu qu’ils étaient déjà tous prévenus. On donna sur le champ le signal du départ, et le roi chevaucha, avec tous les hommes de ses domaines, vers le royaume de Carmélide, toujours précédé de l’enseigne confiée à Merlin.
La dernière bataille livrée au roi Rion rappelle les incidents variés, le flux et le reflux des autres rencontres. Merlin ouvre le chemin qui