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MESSAGE DE LUCIUS.

torze de leurs otages. Après eux, notre roi Constantin fut empereur de Rome ainsi que Maximien. Ainsi vous pouvez conclure qu’étant des parents de ces empereurs, j’ai sur Rome les mêmes droits que sur la Bretagne. Ils ont reçu nos tributs, nous avions auparavant reçu les leurs : ils réclament la Bretagne, moi je réclame Rome. Telle est ma pensée, dites si elle répond à la vôtre. »

Le discours du roi fut accueilli avec des transports de joie. Tous conseillèrent de mander ceux qui de près et de loin étaient tenus aux Bretons, et de se mettre avec eux sur le chemin de Rome. « Souvenons-nous, » disaient-ils, « que la Sibylle a prophétisé que trois Bretons seraient tour à tour les maîtres de Rome. Belinus a été le premier, Constantin le second, Artus doit être le troisième, » Artus alors revint dans la salle où l’attendaient les messagers : « Retournez, » leur dit-il, « vers celui qui vous a envoyés : dites-lui que, mes ancêtres ayant conquis Rome à deux reprises, nous voulons qu’on leur rende l’ancien tribut qu’ils avaient imposé ; et, pour punir les Romains de leur négligence à s’acquitter d’un aussi saint devoir, nous allons marcher sur Rome, pour les mettre à raison, » Les messagers écoutèrent en silence : ils reçurent de beaux présents du roi, se remirent en