Aller au contenu

Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/359

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
352
LE ROI ARTUS.

était allé combattre et qu’il avait tué le monstre dont Beduer rapportait la tête. Dès le jour même, Artus posa sur la rivière d’Aube les fondements d’un château qui devait servir de repaire aux Gaulois, si la guerre se prolongeait.

Mais, avant de marcher au-devant des Romains, on convint d’envoyer un message, en échange de celui que le roi Artus avait reçu de l’Empereur. Le choix tomba sur messire Gauvain, sur Yvain de Galles et Sagremor de Constantinople dont on connaissait la prud’homie, la vaillance et la courtoisie. « Beau neveu, » dit Artus à Gauvain, « vous connaissez les Romains, car vous avez jadis été à Rome[1] ; vous direz à l’Empereur qu’il ait à quitter les Gaules ; elles sont aujourd’hui

  1. Ces derniers mots ne sont pas dans tous les manuscrits, par exemple dans le no 206, Notre-Dame. Ils sont le fait des arrangeurs ; car le séjour de Gauvain à Rome est en contradiction avec le précédent récit de l’enfance du héros et de son adoubement par Artus. Mais Geoffroy de Monmouth (livre IX, ch. ii) avait parlé de ce voyage. « Lors de la conquête de la Norwége par Artus, Gauvain, » dit-il, « âgé de douze ans, se trouvait à Rome, au service du pape Supplice (ou Simplice), qui l’avait armé chevalier. — « Gauvain, » dit Wace à son tour, « revenait alors de Rome, où le pape S. Sulpice lui avait donné des armes. Son père l’avait envoyé à Rome pour ap-